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Mieux vaut prévenir les phobies (que les guérir)

Une phobie est une peur excessive et incontrôlée qui peut porter sur n’importe quel objet ou situation. Une personne sur dix serait concernée par ce trouble anxieux dans lequel il est important de ne pas resté enfermé. En effet, le temps à tendance à aggraver le phénomène via un mécanisme de renforcement. Mais heureusement, il est aussi possible de prévenir les phobies.

Peurs et phobies

Le terme phobie tout droit sorti du lexique de la psychiatrie est de plus en plus souvent employé dans le langage courant pour désigner une appréhension ou une crainte. Un usage extensif qui tend à faire oublier la gravité de cette pathologie aux conséquences délétères tant sur le plan médical que psycho-social. Ainsi, elle peut contraindre une personne à restreindre ou à éviter certaines activités au détriment de sa qualité de vie. Le mésusage de ce terme tient au fait qu’il est souvent identifié à la peur. Or, si toutes les phobies sont des peurs, toutes les peurs, elles, ne sont pas phobiques.

La phobie est généralement définie comme : une peur intense non justifiée ou irrationnelle envers un objet ou une situation. Ce trouble anxieux s’accompagne généralement de tentatives d’évitement et de réactions émotionnelles caractéristiques, parfois violentes. Enfin, elle peut entraîner une souffrance psychologique chronique. Voire mener à une forme d’isolement social. Certaines phobies sont très répandues, comme celles ayant trait à des animaux identifiés à des figures archétypales, ou encore celles en lien avec des lieux précis.

Des phobies sans limites

Concrètement, suite à un événement traumatisant, le cerveau associe l’émotion de peur au contexte dans lequel il s’est produit. Dès lors, des circuits de neurones dirigent l’information vers un centre nommé « amygdale ». Le trouble anxieux peut être associé à tout type d’objet ou de contexte tant que les fonctions cérébrales lient la séquence traumatisante à un environnement ou à un objet donné. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de limite au développement d’une phobie. La littérature en dénombrerait près de 6.000. Tout objet ou situation peut en fournir le prétexte, dès lors qu’ils restent associés à un événement traumatisant. À noter qu’il n’y a pas non plus de limites dans le temps, tant que l’association perdure.

Si l’origine des phobies est identifiable lorsqu’elle est en rapport avec des traumatismes ou des représentations déterminés, il arrive que l’objet sur lequel elles portent n’ait pas de déclencheur connu.

Ces phobies qui ne sont pas des peurs

Il convient de distinguer la phobie telle que définie ci-dessus, de l’usage qui en est fait lorsque ce terme est accolé à un autre pour désigner une aversion. Par exemple dans le cas de la xénophobie ou l’homophobie… Nous quittons alors le registre de la peur proprement dit pour entrer dans celui de l’animosité. Une différence qui se retrouve parfaitement sur le plan fonctionnel.

En effet, ces processus correspondent à des localisations cérébrales différentes.

Si dans les deux cas, c’est l’amygdale qui est le siège des réactions de peur ou d’agressivité, la première est directement liée à la zone centrale, tandis que l’animosité correspond à une subdivision dite « basolatérale » de cette région. Reste que l’aversion peut naître d’une peur initiale ce qui rend la distinction plus complexe.

Bien prise en charge, la phobie n’est pas une fatalité

Pas de fatalité à la phobie

Les phobies touchent de 10 à 20 % de la population et les femmes semblent davantage concernées. Il est important de ne pas les fuir en espérant qu’elles passeront, car tant que l’association qui en est à l’origine est maintenue, le risque est plutôt de les renforcer dans le temps.

Il n’y a pas de fatalité aux comportements phobiques, pris en charge dans de bonnes conditions, il est possible d’en venir à bout pour ouvrir un nouveau chapitre de sa vie.

Prévenir les phobies

Certaines phobies ont tendance à s’installer silencieusement et à modifier de manière subreptice les comportements. C’est pourquoi il convient d’être sensible à ce qui change dans vos façons d’agir. Et lorsque vous remarquez que quelque chose s’est modifié de façon récurrente (un mal-être, un évitement, une sensation désagréable) posez-vous un instant pour réfléchir à l’origine de ce changement. Et posez-vous les questions suivantes : que cherchez-vous à éviter ? De quoi essayez-vous de vous protéger ? Pourriez-vous agir autrement ? Plus vous vous y prenez tôt, plus vous évitez les mécanismes de renforcement.


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