HYPNOTHÉRAPIE

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L’hypnose désigne un état modifié de conscience particulier. Les neurosciences ont démontré la réalité de ses effets sur le cerveau. Elle est aujourd’hui largement recommandée pour de nombreuses applications thérapeutiques, notamment pour son action analgésique.


État hypnotique

Modulation de la conscience pour entrer dans un fonctionnement psychologique impliquant à la fois les circuits de l’attention et les circuits de la détente

 


Suggestibilité

Capacité d’une personne à être influencée par une autre, au travers le plus souvent, concernant l’hypnose, d’instructions verbales directes


Hypnoanalgésie

Emploi de l’hypnose à visée de diminution de la douleur, et de la gestion des éléments associés à cette douleur, avec en premier lieu l’anxiété et l’anticipation douloureuse.

L'origine

Pratiquée avant d'être nommée

Le terme hypnose vient du grec “hypnos”, signifiant sommeil. Il désigne à la fois un état modifié de conscience et les pratiques pour le créer. Concrètement, il permet à la personne, en situation de transe hypnotique d’entrer en communication avec son inconscient tout en restant conscient,
en vue de faire dialoguer ces deux parties. L’objectif : trouver des réponses à une problématique. Ainsi, la transe permet de mettre en sommeil le mental pour favoriser l’expression de l’inconscient.

En fait, cette pratique a toujours fait partie de l’arsenal des guérisseurs, prêtres et chamans. À ces époques, l’inconscient se nommait alors « esprit », « démon intérieur », « divinité personnelle ». Mais c’est au XVIIIe siècle qu’elle
prend une nouvelle dimension avec le docteur
Franz Anton Mesmer qui évoque l’existence d’un magnétisme animal. Selon lui, certaines personnes disposeraient d’un fluide permettant d’influencer d’autres personnes pour les guérir.

Directe ou indirecte

Le terme hypnose est employé pour la première fois en 1820 par le baron
Étienne Félix d’Hénin de Cuvillers. À cette époque, il décrit le magnétisme, encore associé à la transe hypnotique, en termes de croyance et de suggestibilité. Puis, le concept est repris en 1843 par le médecin britannique James Braid. Finalement, il rejette l’idée d’un fluide, mais pense que certains procédés (comme la parole et la suggestion) permettent de provoquer des modifications fonctionnelles du cerveau. Il attribue à ces changements des vertus curatives pour les patients.

Au 20ème siècle, le psychiatre américain Milton Erickson expérimente de nouvelles pratiques. C’est ainsi que l’hypnothérapeute abandonne les suggestions directes et met à profit l’état hypnotique du patient pour lui permettre de révéler ses ressources intérieures inexploitées.
Pour ce faire, Milton Erickson met en place des techniques visant à faciliter le « lâcher prise » basées sur des « suggestions indirectes ». L’objectif est de travailler avec la plupart des sujets. Y compris ceux qui n’étaient pas sensibles aux suggestions directes.

Mais l’hypnose peut également être non-verbale et s’accompagner de passes magnétiques. Dans ce cadre, le thérapeute permet à la personne de se libérer de certaines tensions notamment grâce à la crise dite « mesmérique » qui est aussi spectaculaire dans son déroulement que dans ses résultats.
En 1955, la British Medical Society reconnaît l’usage de l’hypnose comme procédé médical. En France, l’hypnose a été reconnue en 1992 par l’INSERM

Loin des clichés sur la manipulation des esprits, l'impact de l'hypnose sur le cerveau est désormais démontré par les neurosciences

Le principe

Le sommeil du mental

L’hypnothérapie est une pratique qui vise à amener un sujet en état de conscience modifiée afin de faciliter la communication avec son inconscient en atténuant les barrières du ressassement
mental. Ainsi, l’état hypnotique est la reproduction d’un état naturel et spontané, auquel tout le monde peut avoir accès, mais pas toujours de la même façon. En effet, si certaines personnes se montrent sensibles
à des suggestions verbales directes, d’autres auront besoin d’une approche indirecte pour provoquer l’état de conscience modifiée recherché.
Lorsqu’un patient entre en état d’hypnose,
son esprit se focalise sur
la voix du praticien et fait abstraction de tout ce qui l’entoure. Ainsi, il se trouve en situation de dialoguer avec ses différentes parties sans le parasitage de stimuli externes et ou de son mental.
C’est pourquoi, dans son échange avec l’inconscient, le sujet peut se confronter plus facilement à ses problèmes pour trouver des solutions. Par exemple apaiser une peur, ou modifier un comportement insatisfaisant.

L'hypervigilance de la conscience

En fait, pendant la séance, le sujet reste conscient et peut décider de ses actes, il garde son libre-arbitre. La conscience en étant particulièrement focalisée est même dans une situation d’hyper
réceptivité et d’hyper vigilance.
Ainsi, il ne peut rien être imposé au patient car toute suggestion qui va contre sa volonté ou ses valeurs le fera sortir de son état de conscience modifiée. Il garde toute la latitude de conserver ou de rejeter les suggestions du praticien.
En outre, au début de la séance celui-ci pose des « fusibles » en précisant que si une suggestion ne convient pas au patient, il peut à tout moment la modifier, la refuser ou la changer.
Sur le plan cérébral: L’état hypnotique peut influencer des paramètres physiologiques qui ne sont pas habituellement activables volontairement. Par exemple la libération d’hormones ou de neurotransmetteurs.

Les étapes d'une séance

L‘anamnèse : consiste dans le recueil des informations relatives à la demande nécessaires à la résolution de la problématique. Elle permet au praticien d’élaborer
une stratégie pour sa séance.

L’induction: Elle doit permettre l’entrée du patient en état de conscience modifiée. Elle peut être brève, directive, progressive, indirecte…

Le signaling: Le praticien peut proposer au patient un dispositif de communication afin de comprendre les réponses de son inconscient. Il s’agit souvent d’un geste de la main ou de la tête pour les réponses positives ou négatives.

La dissociation: Il s’agit du signe de la séparation du conscient et de l’inconscient permettant de valider que le sujet est bien en état modifié de conscience. Par
exemple la lévitation du bras, la catalepsie d’un membre ou des mouvements oculaires rapides derrière les paupières (Rapid Eyes Movements).

Les approfondissement et protocoles: Ils ont vocation à permettre la réalisation du travail proprement dit à l’aide de suggestions ou autres techniques.

La ré-association: En fin de séance, le praticien veille à ré-associer la personne afin qu’elle retrouve toute sa vigilance et toute sa vitalité.

Les indications

L’hypnothérapie est couramment pratiquée dans des domaines tels que :

  • La gestion des phobies
  • Le syndrome de stress post traumatique
  • Les maladies psychosomatiques
  • La médecine des douleurs
  • L’affirmation de soi
  • Les addictions
  • Les troubles alimentaires
  • Les états dépressifs

L'avis de l'expert

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